Grève à l’université de Strasbourg

Un millier d’étudiants, d’enseignants et de personnel administratif de l’Université de Strasbourg (UDS qui rassemble donc les trois anciennes universités de Strasbourg, ce qui en fait la plus grande université de France… sur le papier et pour l’instant) se sont retrouvés en assemblée générale, hier,  à l’ancienne université Marc-Bloch à Strasbourg, dans le but de protester contre la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche et de réfléchir à de futures actions.

L’assemblée générale a décidé d’une manifestation jeudi 5 avril, jour de la venue à Strasbourg du ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, dont l’organisation devrait être mise en place aujourd’hui.

Cette manifestation  mobiliserait enseignants et étudiants et personnel de l’UDS. Elle pourrait prendre son départ en matinée, dès 8h, du parvis de la faculté de droit touchée aujourd’hui par une grève des cours et se diriger vers le Palais universitaire. En assemblée générale, on discutait encore cet après-midi de l’heure de départ de la manifestation.

Les participants à l’assemblée générale ont également évoqué la possibilité d’une occupation de Palais universitaire dès la veille ou le jour de la venue du ministre. Il s’agit là d’un point qui fait bien entendu débat… Mais il n’en reste pas moins que la visite de Mme Pécresse devrait être agitée.

Toujours à Strasbourg, un « freezing », une forme démonstrative de manifestation qui consiste à rester figé pendant plusieurs minutes,  s’est tenu hier à midi place Kléber.

Une bonne centaine de manifestant s’y sont rassemblés, dont le doyen de la faculté d’Histoire.

La ministre, quant à elle, persiste en déclarant que « retirer le décret serait un recul » et qu’il est important de réformer le statut des enseignants chercheurs dont les nominations se font « souvent » dans le flou le plus total. Mais si elle continue à manier la provocation en prenant de haut  « ces chercheurs [qui]n’ont certainement pas lu le décret » (ce serait tout de même un comble…) il n’est pas sûr qu’elle arrive à atténuer les tensions. Mme la ministre va toutefois rencontrer demain soir une nouvelle fois  la Conférence des présidents d’université à 18h30 avant de se rendre à Strasbourg (mais il est intéressant de constater que son agenda  en ligne s’arrête pour l’instant à mercredi…)

Il reste la question de la mobilisation étudiante, mobilisation que les enseignants cherchent à déclencher ces derniers jours. Elle sera sans doute importante pour les étudiants qui se destinent à devenir prof, tant la réforme du CAPES et la masterisation du concours restent floues et ineptes. L’UNEF anonce d’ores et déjà une forte mobilisation.